La CGT Canon

Un tout petit minimum...

Voilà plusieurs années que les élus subissent l’art de la « non-négociation » mise en pratique par la direction actuelle de CANON France et ils savent, par avance, que chaque sujet mis sur la table fera l’objet d’âpres (et souvent stériles) discussions.

Pire !  La direction des ressources en profitera, inlassablement, pour brosser un tableau cataclysmique de la situation afin d’apitoyer l'auditoire et, surtout, de pouvoir clamer avec des trémolos dans la voix que les demandes de vos élus sont « irréalistes » eu égard à la situation économique dans laquelle se trouve notre entreprise.

Pourtant ces demandes ne sont pas celles des représentants du personnel, mais celles du personnel lui-même et dont nous nous faisons simplement l’écho ! Ainsi, chers collaborateurs, vous serez heureux d’apprendre que votre Direction estime vos demandes « irréalistes » !  Revers de main méprisant… Circulez, vous n’aurez rien !

La direction pense avoir ainsi trouvé une tactique pour couper court à toutes négociations : elle oscille en permanence entre 2 postures :

Ces deux lignes de conduite lui permettent surtout de légitimer sa rigidité de principe dans le cadre du dialogue social.

Par exemple, concernant la fermeture des agences CANON d’Aix-en-Provence et de Lille, les élus devaient être informés et consultés lors du CSE du 17 juin. Ils se sont vite aperçus que de consultation il n’y en aurait point car tout était déjà acté depuis le mois d’avril. Les baux commerciaux étaient déjà résiliés, les nouveaux locaux dans des centres d’affaires déjà choisis, sans concertation avec les élus et sans attendre les préconisations de la CSSCT. En quelques slides, l’affaire était bouclée, la décision de la Direction était arrêtée, les locaux et les surfaces retenues, et ce, sans même entendre l'avis du CSE sur le sujet, ne serait-ce que pour la forme !

La notion de « consultation » trouve ici ses limites et montre que la Direction n’a que faire des prérogatives du CSE. Etablir un diagnostic sur les conditions de travail dans ces futurs locaux n’est pas inscrit stricto sensu dans la loi ; rien n’oblige donc l'entreprise à faire cette analyse. Connaissant les problèmes rencontrés dans le passé pour les centres d’affaires de Rouen et Dijon, vos élus sont inquiets quant aux futures conditions de travail des salariés rattachés aux sites d’Aix-en-Provence et de Lille (surfaces en m² divisées par 9, difficulté de s’isoler, pas de places de parking attitrées…). D'ailleurs, en matière santé, sécurité et conditions de travail, la commission SSCT croule sous les demandes d'intervention et n'arrive même plus à faire face aux urgences.

Concernant le PSE, et suite aux courriers d’observations et aux injonctions de la DRIEETS, la Direction s’est encore contentée du minimum légal en suivant au plus juste ce que l’Administration lui demandait de revoir, et rien de plus ! Les demandes d'amendement des élus, inlassablement défendues, que ce soit sur les catégories professionnelles, les critères d’ordres ou les conditions de travail futures n’ont pas trouvé un écho favorable auprès d’une direction campée sur ses positions et qui s’en tient donc uniquement à ses obligations strictement légales, rien de plus !

Protocole sanitaire, retour sur site, télétravail, NAO, égalité professionnelle… autant de sujets sur lesquels la Direction se limite au minimum légal. Elle nie l'augmentation des frais supportés par les salariés en télétravail (internet, électricité, eau…) et estime ne pas avoir à y participer. Elle ne remercie pas les collaborateurs qui ont mis à disposition leurs moyens personnels durant la crise sanitaire et ont ainsi permis la continuité de l’activité. Ainsi, chers collègues, vous n’aurez aucun dédommagement en regard de votre générosité et de votre dévouement car, c’est vrai, la loi n’oblige en rien l’employeur à rembourser ces frais !

Un tout petit minimum, c’est donc déjà trop !

Après l’accord NAO non signé par les organisations syndicales, le plan de relance qui a subi le même sort et un accord télétravail qui prend le même chemin, se pose clairement la question du dialogue social chez Canon !  une question à laquelle la responsable des relations sociales de Canon France va devoir très vite trouver des réponses sous peine de voir sa légitimité remise en cause, et pas seulement par les élus du CSE…